La Bourgogne : une Histoire et un terroir riches à découvrir dans des vins d'exception

Avec le Bordelais, La Bourgogne est l'une des régions viticoles historiques de France les plus réputées au monde. Pourtant, elle se place loin derrière Bordeaux qui produit quatre fois plus de vin. La Bourgogne occupe aujourd'hui une place tout aussi importante que Bordeaux, tant ses vins sont qualitatifs. Les vins de Bourgogne les plus produits sont majoritairement des vins rouges secs issus du cépage pinot noir et des vins blancs issus du chardonnay. La Bourgogne compte également un nombre d'AOC (Appellation d'Origine Contrôlée) beaucoup plus important que dans le reste des régions viticoles françaises. Forte d'un terroir riche, la Bourgogne mérite aujourd'hui son titre de meilleure région viticole du monde. Découvrez son histoire et ses différents climats à l'origine de ses vins d'exception.

Histoire du vin de Bourgogne

L'une des caractéristiques la plus étonnante de la Bourgogne est que le vignoble s'est segmenté au fil du temps. La propriété foncière bourguignonne est en effet morcelée à cause d'une Histoire aussi riche que son terroir.

L'Eglise, propriétaire des premiers vignobles bourguignons

La viticulture a débuté en Bourgogne dès le 2ème siècle après J-C bien que des fouilles archéologiques démontrent que la culture de la vigne aurait débuté avant la conquête romaine en 51 avant J-C. Les commerçants grecs, pour qui la viticulture était pratiquée depuis la fin du Néolithique, avaient fondé Massalía vers 600 avant J-C et faisaient un commerce important dans la vallée du Rhône, où les Romains sont arrivés au deuxième siècle avant J-C. Le plus vieil éloge sur les vins de Bourgogne retrouvé date de 591. L'Histoire du vin de Bourgogne a directement été influencée par les moines de l'Église catholique romaine. Les premiers véritables propriétaires des vignes de Bourgogne furent des Bénédictins qui ont acquis une grande partie du vignoble bourguignon à partir de 910 et durant les siècles suivants. L'ordre Cistercien est à l'origine du plus grand vignoble entouré de murs de la région : le Clos de Vougeot en 1336. Ce sont également les Cisterciens qui ont entamé la réflexion autour des différentes dénominations des crus en fonction des zones géographiques.

Le vin de Bourgogne à la cour du roi et du Pape

Au fil des siècles, l'Eglise a cédé de nombreux vignobles à la noblesse. Le statut des vins de Bourgogne s'est maintenu à la cour de la Maison de Valois, dynastie qui a régné sur la Bourgogne pendant une grande partie des 14ème et 15ème siècles. Les premières références au cépage pinot noir apparaissent à cette époque dans les manuscrits. Ce cépage typiquement bourguignon apparaît pour la première fois en 1370 sous le nom de "Noirien". Cependant, il est fort possible que le Pinot Noir ait été cultivé avant cette date, car il était le seul à pouvoir produire des vins suffisamment qualitatifs pour impressionner la cour du Pape.

La réglementation de la production de vin en Bourgogne

La réglementation autour de la production des vins de Bourgogne a été instaurée par le duc Philippe le Hardi en 1395. Son décret visait à préserver la qualité des vins de Bourgogne. C'est ainsi que le duc déclara le Gamay, un cépage plus productif que le Pinot Noir, impropre à la consommation. Il interdit également l'utilisation d'engrais organiques pour augmenter le rendement. Les grands vins blancs de Bourgogne de cette époque étaient probablement élaborés à partir de Fromenteau qui appartient à la même variété que le Pinot Gris d'aujourd'hui.

La réputation des vins de Bourgogne

La prise de conscience relative à la qualité des vins de Bourgogne produits à partir de différents vignobles remonte à l'époque médiévale, mais ce n'est qu'en 1855 que la célèbre classification officielle des vins de Bordeaux va donner un élan considérable aux vins de Bourgogne. Cette classification a été officialisée par le Comité d'agriculture de Beaune en 1861, et se composait de trois classes. La plupart des vignobles de première classe de la classification de 1861 ont été transformés en appellations d'origine contrôlée Grand Cru en 1936. Depuis, le vin de Bourgogne a subi de nombreux changements et événements, comme la seconde Guerre Mondiale. Les vignobles ont en effet souffert de la Guerre et les viticulteurs ont mis des années à faire revivre leur vignoble. Ce n'est qu'à partir de 1950 que les sols étaient suffisamment fertiles et équilibrés pour produire des vins de qualité. Jusqu'en 1980, les viticulteurs ont utilisé du potassium pour favoriser la croissance de la vigne. La concentration de produits chimiques dans le sol a ainsi considérablement augmenté, tout comme la production. La période entre 1985 et 1995 a marqué un tournant en Bourgogne en matière de vinification. C'est au cours de cette période que de nouveaux objectifs ont été fixés pour créer des vins plus profonds et complexes. Les domaines viticoles jouissent aujourd'hui des efforts des viticulteurs de l'époque.

La composition de la Bourgogne aujourd'hui

Les vins de Bourgogne proviennent de plusieurs sous-régions distinctes, chacune ayant un caractère très singulier. Quatre de ces sous-régions s'étendent sur 120 km, entre Dijon et Macon. Du nord au sud, on retrouve la Côte d'Or, la Côte Chalonnaise et le Mâconnais. Chablis est une zone à part, située sur des collines calcaires dans le nord-ouest de la Bourgogne. Chablis produit des vins blancs à partir du cépage Chardonnay, dont le style est très différent des vins blancs de la Côte de Beaune du fait de son climat unique.